Le chat à la poubelle

Un chiffre accablant : 90% des installations ont été détruites dans les 48 heures suivant leur installation.

Des valeurs effarantes : même les autorisées, même celles goujonnées avec des tiges en acier ancrées dans de la résine, même des pièces dépassant 40kg.
Cela donne l'impression de travailler dur pour remplir des poubelles.

Il est impossible de continuer comme ça.

Comment vivent les autres artistes face aux destructions ? Comment vivent-ils le fait que ça soit tellement éphémère que c'est même enlevé le dimanche matin à 8 heures, alors que ça a été installé le samedi soir ? Par contre, les poubelles, les vestiges de chantiers et les affreux tags, on les laisse...

Est-ce que le développement de mon art, un mot que je ne veux surtout pas prétentieux, est inadapté à la ville ? Dans le fond, est-ce que ce n'est pas bien, ce que je fais ?

Démoralisé, j'arrête sous cette forme.

Il se pose plusieurs alternative de continuité, que j'étudierai après l'opération CG, en janvier.

1 - Construire à 5 mètres de hauteur. Tentant, mais ça oblige à ne plus utiliser les déchets, ce qui finalement ampute le projet de son aspect récupération et revalorisation. Très démoralisant, vu que c'est un fondement du CZ.

2 - Construire du sans valeur, comme des collages papier à la colle à tapisser.

2 bis - Peindre directement sur le mur.

Ces deux points, je m'y oppose assez fortement en illégalité, c'est une invasion qui est difficile à enlever si ça ne plait pas à la personne. Ce n'est certainement pas le but.

3 - Se retrancher dans les lieux abandonnés et s'éloigner de la ville. Je m'y oppose. C'est finalement ce à quoi on pousse certaines formes d'art, se mettre dans un coin et surtout pas au cœur de la ville, sauf des choses académiques, contrôlées et si peu spontanées.

4 - Ne plus installer en rue, définitivement, mais donner...

Je dois avouer que pour l'instant, je ne sais pas. 180 pièces ont été détruites.