Le Chat-Zèbre va évoluer. Pour certains, ce sera un changement radical, pour d’autres ce ne sera qu’une simple progression ; J’espère que pour personne ce ne sera inacceptable. C’est assez long à expliquer, je n’ai pas pu faire plus court.
Depuis quelques années, le Chat-Zèbre s’est impliqué dans un domaine qu’on appelle le street-art. Ce sont des personnes qui décorent les rues de manière plus ou moins illicite. Le mouvement se trouve aux antipodes du graffitis et des tags, étant donné que les deux aspects principaux sont : pas de dégradation mais un embellissement ; pas de message haineux mais au contraire une recherche d’amélioration.
C’est ainsi que j’ai occupé les rues dans un créneau artistique jusqu’alors inexploité : le street-art pour enfant. Agissant très tôt le matin, la ville se réveillait avec de petits montages destinés à faire joli et à plaire aux plus jeunes d’entre nous. Plaire fut semble-t-il le cas.
En effet, il s’avère que ces décorations disparaissent en l’espace de quelques jours, voire quelques heures ; même celles qui sont lourdement bétonnées sont enlevées sans ménagement, laissant une place souillée, à nettoyer. Après enquête auprès des services communaux, provinciaux, voire même régionaux, il appert que ces objets ne sont pas arrachés par des nettoyeurs ou gestionnaires de voirie. Vu les disséminations d’objets dans les jardins, retrouvés par hasard, il semblerait que les gens en prennent possession.
Étant donné que c’est à la base destiné pour les enfants, qu’ils voient l’objet apparaître et disparaître, il y a pour eux un problème de message – disons essentiellement pour les objets placés devant les écoles. Surtout pour les plus petits, c’est difficile à comprendre. Ceci-dit, ce n’est pas grave. Il est positif que ça plaise et que ça soit emporté, c’est en quelque sorte la règle du jeu ; et donc jusqu’ici je ne m’en formalisais pas, ou disons plutôt peu. Tant que ce n’est pas à la benne…
Reste qu’en Zerbie, un affichage pour enfant a été partiellement arraché. En rase campagne. C’est un peu comme les autres, des dessins 'pour' les enfants, voire même quelquefois réalisés 'par' les enfants. Mais pas des trucs avec des têtes de mort… : du dessin soigné, unique, avec un message. Comment un enfant peut-il comprendre qu’on détruise avec rage ce qu’il a soigné ? Il ne m’est plus possible de tolérer ce vandalisme, cela m’est devenu insoutenable. Cela fait trop mal au cœur.
C’est en ce sens qu’il m’est apparu indispensable de modifier la structuration de cet art.
Je me suis dit, pourquoi ne pas vendre les objets, à un prix modique ?
J’exclus fondamentalement que la démarche devienne lucrative. De ce fait, je souhaite verser l’argent collecté à ce que les gens appellent banalement (voire erronément) une association humanitaire.
C’est en ce sens qu’il m’est apparu indispensable de modifier la structuration de cet art.
Je me suis dit, pourquoi ne pas vendre les objets, à un prix modique ?
J’exclus fondamentalement que la démarche devienne lucrative. De ce fait, je souhaite verser l’argent collecté à ce que les gens appellent banalement (voire erronément) une association humanitaire.
C’est ainsi que j’ai choisi de participer auprès d’une association de parrainage, qui apporte du soutien aux enfants de milieux sociaux défavorisés. Cela permet de soutenir des enfants pour qui ça ne va pas très fort. Cette association est basée à Bruxelles et s’occupe d’enfants de cette ville ou des environs. Le site internet de l’association est disponible ici : lien. Je suis déjà actif auprès d’Handicap International (modérément), mais cette dernière reste une association agissant dans le cadre éloigné de pays émergents ou en difficultés de développement. Une activité solidaire en Belgique est un sujet me séduisant, ce d’autant plus qu’elle se situe dans un cadre lié à l’enfance défavorisée.
Les installations en rue ne seront pas pour autant arrêtées, mais ce ne sera plus pareil.
Alors oui, le Chat-Zèbre change. Recevoir tant de haine n’est pas facile à gérer. Dans le hameau où j’habite, 400 pièces ont été installées, il en reste aujourd’hui moins de 20. Les autres sont déchirées, piétinées, cassées, rayées… Vu le contexte, changer pourrait être l’annonce d’un arrêt total et définitif. Aujourd’hui cette évolution, c’est essayer de faire sortir des fleurs d’un champs de ruine. Alors maintenant, le Chat-Zèbre devient un peu… une part de vous.